Le temps des vœux est venu.

Joie ! Bonheur ! Réussite ! Amour ! Succès ! Abondance ! Sérénité !

Et…

Santé.

Surtout.

Car sans elle, tout est plus difficile.

Lorsque la santé fait défaut à l’un de nos proches, les choses deviennent plus difficiles pour tout le monde.

Pour la personne touchée par ce défaut de santé : la souffrance, la douleur, le stress & les angoisses, les soins pénibles parfois, la solitude, les doutes, l’attente, la perte de joie, d’entrain, la lassitude, l’inquiétude, la mort qui rôde,…

Pour les proches de cette personne : l’inquiétude, l’hyper vigilance, le quotidien chamboulé, le stress, l’adaptation constante, la tristesse, l’impuissance, la colère, la solitude, la lassitude, la suspension du temps, la culpabilité, l’isolement social, le déni de soi,…

Chacun ressent des émotions négatives. Toute une palette. Qui varie d’un jour à l’autre, d’une seconde à l’autre…

Face à ces situations, qui peuvent même parfois remettre en question le pronostic vital de quelqu’un, que faire ?

1/ Accueillir

En sophrologie, nous travaillons à partir de nos sensations présentes, ici et maintenant. Nous accueillons nos sensations, tout au long des pratiques. Comme une ritournelle qui nous invite à poser notre regard à l’intérieur de nous. Pour plonger authentiquement dans ce qui est là.

Lorsque l’un de nos proches va mal, que ce mal soit physique ou psychique, la première chose à faire est d’accueillir ce que NOUS ressentons lorsque nous sommes en contact avec lui ou que nous pensons à lui.

Suis-je inquiet ? Triste ? Angoissé ?
Suis-je stressé ? Agacé ? Lassé ?
Est-ce que je me sens abandonné ? Mis au pied du mur ? Pris au piège ?
Mes responsabilités sont-elles devenues écrasantes ? Trop lourdes pour moi ?
Ai-je le sentiment de perdre pied ? De ne pas pouvoir faire face ? De me sentir vulnérable ?
Etc.

A force de centrer notre attention sur l’autre, celui qui va mal, nous oublions que nous aussi, nous sommes humains et perméables au reste du monde.

Et ce n’est pas une question de hiérarchie dans le mal-être de chacun, c’est une question d’équilibre personnel.

Se demander régulièrement « comment je me sens ? » fait partie d’une sorte d’hygiène de vie simple et saine à mettre en place. Sans cela, pas de question, pas de regard intérieur, pas de conscience de soi, pas de « soin de soi »…

Juste une vie qui passe. Qui nous traverse. Qui n’imprime rien en nous…

 

2/ Accompagner de façon juste

Bien sûr nous aimerions « prendre la douleur » de l’autre pour le soulager… !

Bien sûr.

Mais (il y a toujours un mais…), cela n’est pas possible.

Celui qui va mal est le seul qui vit cette expérience.

Ce constat (cruel, diraient certains) est valable pour toutes les situations de la vie.

Une femme sur le point d’accoucher est la seule à vivre les contractions de son utérus.

Un homme sur le point de sauter à l’élastique depuis un pont est le seul à ressentir ce qu’il ressent.

Bien sûr nous pouvons imaginer ou nous appuyer sur notre vécu pour nous rapprocher le plus possible de l’expérience de l’autre, mais au final, chacun d’entre nous est le seul à vivre ce qu’il vit.

Que cela soit des moments de joie ou des moments de douleur…

Accompagner de façon juste est ainsi accompagner de notre place « d’aidant » selon le terme consacré.

Offrir ce que nous POUVONS offrir dans un principe de réalité objective comme on dit en sophrologie.

Et dans le respect du point 1.

Aujourd’hui, je me sens mal, je n’ai pas le cœur à rendre visite à X

J’ai trouvé ce livre qui m’a fait penser à X, je vais aller lui déposer cet après-midi tiens !

Pour accompagner de façon juste et surtout sincère, il faut s’autoriser :

  • ce dialogue avec soi-même (cf. 1)
  • à ne pas s’oublier.

J’ai conscience que ces mots peuvent heurter. Mais je reste convaincue que nous sommes plus puissants lorsque nous sommes alignés et en phase avec nous-mêmes que lorsque nous nous obligeons à faire ou dire des choses que SEULE la société, les convenances, le conformisme nous dictent.

Si je rends visite à X (hospitalisé ou alité ou en arrêt maladie par exemple) alors que je suis mal, inquiet, triste, lassé moi-même… que vais-je lui offrir ? Si mes mots peuvent faire semblant (« oui je vais bien mais c’est plutôt à toi qu’il faut demander ça »), mon ressenti profond lui ne ment pas. Ce que je ressens est là, ce que je ressens est vrai pour moi.

Et la motivation du « faire plaisir à l’autre » ne fonctionne que lorsque mes voyants internes sont au vert.

C’est à dire lorsque je suis prêt et OK (comme on dit en coaching) pour être acteur et moteur d’un échange VRAI. Lorsqu’en moi, je me sens OK pour donner, pour écouter, pour chouchouter, pour être attentif, pour répondre à telle ou telle demande, pour être présent, pour rendre service, etc.

Cela implique, que je m’autorise à refuser, à différer, à reporter tel ou tel moment si je ne le (RE) SENS pas.

 

3/ S’occuper de soi

Ne faut-il pas penser à l’autre plutôt que de penser à soi ?

Non.

Cela n’est ni de l’égoïsme, ni de l’inconscience, ni de la méchanceté, ni de l’indifférence, ni du narcissisme,…

C’est se respecter.

Et ne pas se perdre.

Se perdre dans la douleur, l’inquiétude, l’angoisse, le désarroi, le sentiment d’impuissance…

Et il me semble que toute action qui met en scène une autre personne, commence par soi.

Pour tomber amoureux d’une personne qui prendra soin de moi, il faut dans un premier temps que je m’aime et prenne soin de moi.

Pour accompagner mon parent malade ou mon amie en dépression, je dois en premier lieu m’occuper de moi et être un bon accompagnant pour moi-même.

Et ça n’est pas toujours facile !

ll est parfois plus « naturel » de s’occuper des Autres plutôt que de soi.

Se dévouer, se sacrifier, s’adonner corps et âme.

Dans un déséquilibre destructeur.

 

Bien sûr – et je le dis/l’écris souvent – nous faisons tous comme nous pouvons avec ce que nous avons et avec ce que nous sommes.

Voir souffrir quelqu’un qu’on aime est douloureux. Ne pas sombrer soi-même est une lutte de chaque instant.

Mais nous pouvons essayer de faire autrement. D’accueillir, d’accompagner ce proche, de façon juste en prenant soin de nous, aussi.

 

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