Voilà le genre de phrase que j’entends parfois dans la bouche de mes client(e)s :

Je devrais arrêter de me plaindre, il y a des gens qui vivent des trucs pires que moi.

Je ne devrais pas me plaindre, il y a des situations pires que la mienne.

Je n’ai pas à me plaindre comparativement à d’autres gens…

 

Cette façon de dire les choses amène une sorte de hiérarchie dans le mal-être humain.

Comme si on attribuait des notes à la souffrance selon une échelle de valeur…

 

Cette évaluation est souvent teintée d’une petite pointe de culpabilité.

J’ai mes problèmes, j’essaie de les comprendre, j’essaie de les dépasser mais par moment je sens que je coupe un peu les cheveux en quatre ; et que finalement toutes ces questions que je me pose ne pèsent pas bien lourd face à l’extrême souffrance d’autres personnes…

 

Que ceux qui n’ont jamais fait ou dit cela lèvent la main ! 😉

 

Cette stratégie fait partie de nos moyens de défenses comportementaux et cognitifs. Ces derniers étant (en gros) des outils d’adaptation et de gestion de notre stress intérieur.

Dans ce cas précis, il s’agit de s’auto-réguler en comparant et relativisant sa propre situation.

Ainsi nos petites névroses ordinaires ne sont rien en comparaison de la situation d’un SDF, d’une personne gravement malade, d’une victime de guerre ou d’attentat… ou de notre copine qui rame grave en ce moment.

 

OK.

Et on fait quoi maintenant ?

En relativisant notre ressenti, nous le mettons habilement à distance. Et ainsi, il parait moins lourd.

Il est alors perçu comme « mineur » ou « moins pire » si vous préférez.

Ce n’est pas si grave en fait…  Ce n’est rien.

 

OK.

Et ça marche ?

Oui ! Tout à fait.

Pendant 5 minutes en moyenne 😉

Pourquoi ? Car nos problèmes sont toujours là, même hiérarchisés. Ils ne changent pas de poids. Ils nous « bouffent », nous stressent, nous angoissent, nous empêchent de dormir, nous font cogiter, ruminer…

Et même si dans le monde, il y a pire, cela ne nous console pas réellement et durablement.

Cela apporte juste un peu de répit.

 

Et donc ?

Et donc cela nous rappelle que nos ressentis et nos émotions sont LÉGITIMES.

En l’état.

Cela nous permet de prendre conscience qu’une intervention de notre part serait sans doute la bienvenue pour nous sentir bien, pour harmoniser notre corps avec notre esprit et vice versa.

Sous la forme d’une thérapie, de lectures, d’écriture… ou autres.

Cela nous rappelle à notre responsabilité et à notre capacité d’agir !

Celle de prendre soin de nous.

Celle de nous recentrer sur ce qui nous parait essentiel.

Car nous sommes les seuls à être dans notre situation.

Les seuls à ressentir ce que nous ressentons tel que nous le ressentons.

Et les seuls à savoir ce qui est bon pour nous.

 

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