Je n’avais jamais entendu parler de ce mot avant ma formation en sophrologie psycho-thérapeutique. Alexithymie ? Késako ?

Pour faire simple, l’alexithymie c’est l’incapacité de trouver les mots pour décrire ses émotions. Cela ne signifie pas qu’il y a absence d’émotion (ouf !). Ce sont « simplement » les mots qui manquent : « une inhabilité à pouvoir faire des connexions entre les émotions et les idées, les pensées, les fantasmes, qui en général les accompagnent » (Peter Sifneos).

Quatre manifestations la caractérisent :
– L’incapacité à exprimer verbalement les émotions ou les sentiments.
– La limitation de la vie imaginaire.
– La tendance à recourir à l’action pour éviter et résoudre les conflits.
– La description détaillée des faits, des événements, des symptômes physiques.

Ainsi, si après avoir ressenti une émotion (joie, colère, tristesse…) on demande à une personne atteinte d’alexithymie ce qu’elle ressent et si elle sait pourquoi, elle répondra quelque chose comme « … je ne sais pas ».

Cette personne pourra décrire factuellement ce qu’elle ressent dans son corps (« j’avais une boule dans la gorge, j’avais les mains moites, j’avais le cœur qui battait à 1000 à l’heure… »). Mais elle ne fera pas de lien avec les éléments contextuels ayant déclenché ces manifestations corporelles.

Difficile non ? Comment être en relation lorsqu’on ne peut pas mettre des mots sur ce que l’on ressent ?

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’alexithymie : anomalie du cerveau, AVC, ou encore grave traumatisme émotionnel vécu dans le passé…

Dans les faits, la personne souffrant d’alexithymie finit par éviter les interactions et à s’isoler, se sentant décalée et inadaptée par rapport au fonctionnement ambiant… Ce sont des individus qui peuvent glisser peu à peu dans la dépression et/ou développer des conduites addictives.

La parole est d’argent, le silence est d’or… ? Mouais pas toujours visiblement.

En sophrologie, il existe un outil bien utile : la phéno-description. Cela consiste à exprimer ce que l’on a vécu durant une pratique sophrologique. Bien souvent, elle se fait à l’oral lors d’un échange entre le sophrologue et son patient.

Mais, pour les personnes atteintes d’alexithymie, il est possible de passer par un autre média : le dessin ou l’écriture par exemple. L’objectif est de faire venir à la conscience, les ressentis et les sensations vécues lors de la pratique ; mais aussi, au fil des séances, d’interroger les images ou les pensées survenues.
Peu à peu, par l’écoute bienveillante de soi, le sentiment de soi se renforce. Ça ne parait pas comme ça, mais c’est énorme !

Tentant non ? 🙂

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