S’écouter pour mieux entendre
Dès notre plus tendre enfance, nous sommes en contact avec des dogmes, des diktats, des modes, des courants de pensées, etc. Il faut être « comme ça » ou posséder telle ou telle chose ou encore, il faut penser « comme cela »… Tout y passe : notre façon de vivre, de manger, de respirer, de voyager, d’aimer, de travailler… le prêt à penser est partout.
Entre règles de vie en commun (fournies par l’éduction et l’expérience du vivre-ensemble), et le « formatage collectif« , la frontière semble parfois mince. Pardonnez mon cynisme mais lorsque je vois parmi mes clients en sophrologie, des personnes qui ont oublié comment respirer pleinement parce qu’elles rentrent leur ventre en permanence, je suis triste et… inquiète. Car à force de consommer ou de penser du « tout prêt », on s’éloigne peu à peu. On oublie ce qui devrait être notre seul outil de navigation : nous-mêmes.
Je le dis souvent à mes clients : « Le seul phare dans la nuit, c’est vous« .
Cela veut dire : écoutez-vous !
S’écouter, c’est avoir de l’attention pour ses émotions, ses ressentis, ses sensations, ses besoins, ses sentiments… Et surtout : c’est ne jamais douter de leur légitimité. Tout ce que vous ressentez est vrai et réel. Ce sont des données précieuses qu’il faut accueillir sans jugement et avec bienveillance.
Mais encore faut-il savoir s’écouter. Encore faut-il s’autoriser à être soi-même. Quand on a entendu des années qu’il fallait être performant, mince, sympa, créatif, habiller de telle marque, posséder telle voiture… pour exister et pour être digne d’intérêt, ce n’est pas facile de se recentrer vraiment sur soi, au risque d’être aux antipodes de « tout cela ».
La sophrologie, avec ses techniques spécifiques, à pour vocation d’aider à développer « le sentiment de soi » selon l’expression de son fondateur Alphonso Caycedo. Lors des exercices, la personne pratiquant la sophrologie apprend à observer ce qu’elle ressent et à mettre des mots sur ses sensations (la phéno-description). Puisqu’il n’y a pas en sophrologie, de performance ou de résultats à atteindre (mais plutôt une expérience à accueillir) la personne qui pratique la sophrologie aiguise peu à peu sa capacité à être à l’écoute d’elle-même.
Avec un entrainement régulier sur plusieurs semaines, le sentiment de soi se développe puis « par miracle », l’estime et la confiance en soi se renforcent. La fameuse légitimité ! Je suis comme je suis, j’ai le droit d’être telle que je suis, de penser et de vivre comme j’en ai envie.
S’écouter, c’est se rendre service. Et pour aller encore plus loin, on peut observer que développer l’écoute de soi permet de mieux (s’)entendre. Prêter attention à soi permet d’entendre ce dont notre corps et notre psychisme nous réclament. Nos sensations nous guident. Nos ressentis nous indiquent le chemin.
Combien de burn-out pourraient être évités si salariés et employeurs écoutaient leurs ressentis et communiquaient leurs besoins ?
S’écouter (et s’entendre donc), c’est faire de la prévention du « mal-être ». Car comme le disait l’écrivain grec Plutarque : « Le commencement de bien vivre, c’est de bien s’écouter« .
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