Se mettre en colère est-il utile ?
La colère est une émotion qui revient souvent dans les récits de mes clientes. Certaines d’entre elles ont un rapport presque quotidien avec cette émotion. D’autres s’autorisent enfin à la laisser être, après de longs mois de tristesse ou de frustration muselée ou de somatisations en tout genre.
Mauvaise réputation
Ce qu’il y a c’est que la colère n’a pas toujours bonne presse… Elle est souvent associée à une perte de contrôle, à de l’agressivité, au fait de « péter les plombs ». Bref, « un truc » pas cool qui plombe l’ambiance.
Pourtant, tout comme la joie ou la tristesse, elle a toute sa place et toute sa valeur dans nos vies d’humains.
Elle a un caractère vital. Essentiel. Comme une jauge. Une boussole. Une nécessité urgente.
Le problème n’est pas tant sa légitimité que sa manifestation.
Comment « gérer » sa colère ? Comment rester constructif quand tout nous pousse à hurler ?
Quand la colère se déclenche
En revenant à son essence, nous pouvons obtenir des clés intéressantes et importantes.
J’ai eu envie d’écrire sur cette émotion car dans un livre que j’ai lu récemment, la colère était associée à la restauration de sa dignité.
Je n’avais jamais vraiment associé colère et dignité. Pourtant je trouve cela intéressant.
On connait bien les déclencheurs de la colère : une injustice, une menace, un conflit de valeurs… etc. La colère se lève lorsque nous sommes face à un comportement ou un fait que nous ne pouvons accepter.
Nos croyances, nos valeurs, ce qui nous fonde, ne peuvent pas accepter ce qui se présente à nous.
Cela sonne comme injuste, insensé, inacceptable, inconcevable ou encore inenvisageable.
Pourquoi ?
Eh bien justement, parce que cela entame notre « dignité ».
Du coup, je me suis plongée dans le dico pour me reconnecter à la définition du mot « dignité » :
Respect que mérite quelqu’un ou quelque chose.
La colère vibre avec la sensation du manque de respect. Que cela soit des petites choses du quotidien ou des sujets de société, un élément se voit menacé. Tout l’organisme réagit.
Quoi faire alors ?
Comme je dis souvent à mes clientes :
Quand vous ressentez de la joie, vous avez envie de sauter, de crier, de sourire et de partager l’objet de votre joie avec vos proches n’est-ce pas ? Cela ne vous viendrait pas à l’idée de vous enfermer 3 jours sous votre couette avec votre joie pour vous toute seule.
Pour la colère, un besoin émerge alors immédiatement : celui de l’exprimer ! Celui de mettre des mots sur ce qui nous semble irrespectueux ou inconcevable et d’adresser ces mots à la personne (organisme, groupe de gens, représentant, etc.) qui a déclenché cette sensation.
Par la colère, on cherche surtout à :
- pouvoir s’exprimer sur ce qui ne nous convient pas
- rétablir un équilibre
- limiter voire faire disparaitre le décalage, l’injustice, la menace, etc.
Avec la colère, passée l’expression de celle-ci, on entre alors dans une phase de demande, de négociation, de discussions, d’accords.
La colère diminuera dès lors qu’on :
- se sent entendu
- que l’autre fait un pas vers nous en révisant sa position
- trouve un terrain d’entente satisfaisant.
Si les choses s’éclaircissent, s’apaisent et s’ancrent alors, tout ira mieux et les deux parties en ressortiront sereines.
Si au bout d’un moment, l’injustice réapparait, alors, la colère reviendra, possiblement encore plus forte face à la déception et à la blessure qui se réactive.
C’est encore une fois intense et profond car cela touche à nos valeurs personnelles. Nous nous sentons attaqués dans notre intégrité et notre légitimité.
Si la colère devient chronique, quotidienne, telle un état d’être, alors il faudra sans doute s’interroger sur sa fonction, son rôle. Quel bénéfice ai-je à être en colère pour tout tout le temps ?
Enfin, la colère n’est pas faite pour être « rentrée », « ravalée » comme on dit. Le corps prendra alors le relai tel un messager de celle-ci. Il saura « monter le ton » si nécessaire.
Il y aura donc un moment où elle devra être enfin entendue et exprimée… C’est la seule voie de l’apaisement et du retour de l’équilibre émotionnel.
Contactez-moi si cet article vous parle ou si vous vous sentez en difficulté avec cette émotion.
Laisser un Commentaire