Pourquoi je n’aime pas les relations fusionnelles

Je me souviens de quelques-unes de mes copines de collège puis de lycée.

Je me souviens de cette relation si particulière que nous partagions.

Je me souviens que les gens nous percevaient comme un duo.

L’une commençait une phrase, l’autre la finissait.

Nous étions habillées pareil, nous avions les mêmes peines, les mêmes questionnements, les mêmes délires, les mêmes expressions.

C’était si bon ! Si rassurant, si nourrissant, si sécurisant.

 

Puis, après des mois de fusion totale, ça s’est tari ou arrêté, pour une raison ou pour une autre.

Une tierce fille qui arrive et qui déséquilibre le duo… Jusqu’à le briser.

Un déménagement.

Un changement d’établissement.

Une engueulade.

 

Et après ça, l’impression de vide. De froid intérieur. De perte. De huit clos avec soi-même.

« Fusionnel » : Sentiment et lien d’affection très fort, qui lie deux personnes entre elles et qui ne pourraient pas vivre l’une sans l’autre sans en souffrir terriblement.

 

Des années après, j’ai fini par comprendre. J’ai compris parce que j’ai « travaillé » sur moi comme on dit. J’ai compris parce que j’ai changé, je me suis « étoffée », j’ai gagné en confiance pas à pas. J’ai compris que j’existais singulièrement.

Je ne regrette absolument pas ces amitiés fusionnelles. Elles m’ont servi. Elles ont aidé à mon développement. Elles ont permis à mon psychisme de se consolider, de se rassurer.

Mais aujourd’hui, je ne pourrais plus vivre cela.

J’ai besoin d’être moi et que l’autre soit elle/lui.

J’ai besoin d’altérité car cela me grandit.

J’ai besoin d’exister entièrement, différemment et de façon unique.

J’ai besoin de sentir que nous sommes deux et non un.

Et ce, en amitié, en couple, en famille, dans le travail, etc.

Partout.

 

Aujourd’hui, j’écoute mes client(e)s qui vivent parfois des relations fusionnelles avec leur mère, leur père, leur mari.

J’écoute leur difficulté à prendre des décisions, à se faire confiance, à dire non, à casser un fonctionnement qui commence à marquer ses limites consciemment ou non et à propos duquel ils/elles me consultent.

J’écoute leur envie de fusion, comme le tout petit bébé en peau à peau. J’écoute leur peur de dé-fusionner. D’aller vers l’autonomie. J’écoute leur terreur de perdre l’autre, d’être quitté, abandonné par l’autre.

J’écoute aussi leur besoin de s’affranchir en douceur d’une jolie bulle rassurante qui a fini son œuvre.

J’écoute leur besoin de ré équilibrer les choses afin qu’elles soient plus justes.

Nous travaillons ensemble à inventer de nouvelles façons d’être en lien.

D’être en relation.

De nouer des liens.

Pour exister pleinement dans ces liens. En conscience et sans peur. De façon autonome et sincère.

Pour construire des relations épanouissantes et enrichissantes dans lesquelles chacun à SA place.

Parce que de la place, il y en a pour tout le monde.

Et si la relation s’arrête, après la peine ou peut-être la colère, le renouveau peut émerger. La vie peut continuer.

Les ressources singulières se déploient et permettent la construction d’autre chose.

Les capacités individuelles se révèlent pour aller vers la lumière…

 

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One Comment

  1. MorningChores

    Merci pour toutes ces informations.

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