Des personnes que je reçois dans mon cabinet de sophrologie, me décrivent les douleurs qu’elles ressentent.

J’ai souvent mal aux cervicales.

J’ai tout le temps mal au dos.

J’ai une pression là, sur la poitrine.

J’ai des douleurs dans les mains.

J’ai des acouphènes la nuit dans mon sommeil.

J’ai mal partout, je suis crevé(e).

J’ai des migraines chaque jour.

Et puis, la plupart du temps, résignées, elles finissent par lâcher dans un soupir :

Je m’y suis habitué(e), je fais avec…

 

J’accueille alors ces paroles et toutes celles qui décrivent le ressenti inconfortable voire insupportable qui est le leur… Je fais préciser ce que cela signifie en termes de quotidien, de relationnel, de travail, de vie de famille… etc.

Et ça donne quoi ?

Ça donne des témoignages comme ceux-là :

Je suis resté dans ma chambre dans le noir tout le week-end, j’avais trop mal à la tête…

Je n’ai pas pu me lever à deux reprises cette semaine, mon dos ne répondait plus. Ça m’arrive souvent.

J’évite de prendre mon petit garçon dans les bras, ça tire trop.

J’ai pris des cachets pendant 72h mais ça n’a rien fait.

 

Houston, on a un problème !

Entendre mes clients s’avouer vaincus face à leurs douleurs, me touche profondément.

Les écouter décrire la façon dont ils se sont habitués à leur souffrance, m’interpelle.

Constater à quel point ils ont développé une véritable expertise de leur douleur m’émeut. Car ils savent précisément quand cela peut arriver, dans quelles circonstances, quels sont les facteurs aggravants et ceux qui améliorent, ce qu’il leur faut faire immédiatement, ce qu’ils doivent éviter,…

Et souvent, leur entourage est lui aussi « formé » à tout cela.

Mon mari sait que dans ces cas-là, il faut me laisser tranquille.

Cette fois encore, ma compagne est allée seule avec nos enfants à cette fête, j’étais trop mal.

 

La question qui me vient alors en les écoutant c’est :

Est-ce cela la vie ?

 

Assurément non !

Alors que faire ?

 

1/ Ne pas lâcher l’affaire médicalement parlant

Consulter son médecin en première intention. Et si son écoute attentive et bienveillante n’est pas au rendez-vous, consulter ailleurs. Si au fond de soi, on sent que cela n’est pas qu’une histoire de stress ou de fatigue, insister.

Demander des examens complémentaires. Explorer, chercher, analyser, examiner… Bref, essayer de comprendre et trouver une cause.

 

2/ Élargir son champ de recherche

Le corps est une machine complexe et extrêmement bien pensée. Il n’est donc pas toujours facile d’identifier le pourquoi d’une douleur.

La personne qui s’est habituée à sa douleur, s’impose consciemment ou non, une véritable adaptation psycho-corporelle. Supporter la douleur génère des stratégies de compensation, de maitrise, de gestion,… qui à terme ne sont pas sans conséquence.

Ainsi, des professionnels tels que des ostéopathes, des naturopathes, des kinésiologues, des sophrologues, etc. peuvent s’avérer utiles. Parce que leur regard est différent, leur approche différente, leur accompagnement spécifique.

 

3/ Accueillir sans s’habituer

En sophrologie, on pratique l’accueil : l’accueil des sensations présentes, sans jugement.

En matière de douleur, cet accueil est essentiel. Il n’est pas résignation. Il est plutôt prise en compte.

Prise en compte dans le moment présent. Comme une redécouverte intégrative.

S’habituer amène le relâchement de la conscience de soi. Et entraine une mise à distance corps/esprit.

Bien sûr l’accueil n’enlève pas forcément la douleur mais il aide à considérer que celle-ci ne sera peut-être pas là ad vitam eternam et aussi qu’elle n’est pas forcément toujours de la même intensité ou de la même forme.

Cette prise en compte est en réalité une intégration. Il ne s’agit plus de mettre à distance cette douleur comme si elle était un élément extérieur (et de s’y soumettre), mais plutôt de faire corps avec elle. De l’inscrire à son vécu. Pour mieux la connaitre et mieux la gérer.

 

4/ Développer ses ressources

Lorsque l’exploration médicale est en cours ou qu’elle a été réalisée, il y a quand même des possibilités pour que la vie de tous les jours soit plus douce.

La sophrologie peut être un recours intéressant puisqu’elle propose plusieurs exercices permettant par exemple :
– de reprendre contact avec son corps
– de canaliser son mental
– de gérer les douleurs aiguës ou continues
– d’apprendre à se détendre profondément

L’idée étant d’avoir des outils pour reprendre possession de soi.

 

Peu à peu, modifier sa posture et son regard sur soi. Peu à peu, se vivre différemment.

Peut-être avec plus de douceur, avec plus de bienveillance, avec moins de lutte, moins de déterminisme et d’isolement ?

 

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1 Comments

  1. Comment apprendre à gouter le bonheur - Plus Vite Que Zen

    […] pas s’habituer à la souffrance est une des sources du bonheur. Voici d’ailleurs un petit article sur le sujet qui pourrait […]

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