Voici encore une phrase que j’entends souvent dans mes accompagnements :

Je déteste les conflits.
Je n’aime pas les conflits.
J’évite les conflits. 

Bon en même temps, nous pouvons nous demander qui au final AIME les conflits ?

Pas grand-monde, je pense.

Mais de là à faire en sorte de ne jamais être en conflit, il y a un monde.

 

Eviter le conflit, c’est quelque part s’amputer d’une capacité à se protéger, à s’affirmer, à communiquer sur ses limites et ses besoins.

Eviter le conflit, c’est se priver d’un outil de régulation émotionnelle avec autrui.

Eviter le conflit, c’est se renier, se plier, s’adapter à l’autre et s’oublier.

 

Bref, quand on évite les conflits, il est fort à parier qu’au fond, on ne s’aime pas beaucoup et qu’on ne s’accorde pas beaucoup de valeur.

 

En tout cas, pas suffisamment pour estimer que taper du poing sur la table est parfois nécessaire et légitime.

En tout cas, pas suffisamment pour ne pas craindre d’être rejeté, jugé, abandonné, trahi, désaimé, humilié, etc.

En tout cas, pas suffisamment pour se faire passer en priorité de façon naturelle.

 

Parce qu’après tout, les conflits, même s’ils ont mauvaise réputation, ont un rôle. 

Le mot fait peur souvent. On associe les conflits, à la violence verbale, à la rupture de la relation, à l’agressivité, à quelque chose de volcanique, de malaisant…

Mais c’est parce qu’on n’a pas appris à communiquer de façon juste. 

 

Je le dis et l’écris souvent, la voie la plus efficace est d’envisager une discussion avec celui ou celle qui est à l’origine de « l’inconfort » émotionnel et :

1/ De parler de soi : de ce que l’on ressent, de ce qui ne nous convient pas, de ce avec quoi on n’est pas d’accord.

Le tout en commençant ses phrases par JE et non par TU. Pas facile je vous l’accorde mais réellement pacificateur !

2/ D’exprimer ses besoins (en utilisant le JE toujours).

J’ai besoin d’informations.
J’ai besoin de sécurité.
J’ai besoin de justice.
J’ai besoin de temps.
J’ai besoin d’aide.
J’ai besoin d’être écouté.
J’ai besoin de respect.
Etc. 

3/ D’accueillir aussi le ressenti et les besoins de l’autre. Sans jugement et sans le prendre pour soi.

4/ De se mettre en mode « solutions » plutôt qu’en mode ping-pong égotique sans fin.

 

Le préalable, selon moi, est d’apprendre à s’aimer (et oui, encore !).

Car quand on s’aime davantage, on prend mieux soin de soi. On n’accepte plus ce qui nous est toxique, délétère ou nuisible.

Et surtout, dire quand ce n’est pas OK devient aussi normal que de dire quand c’est OK.

 

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