Vous allez me dire « Ah bah ça commence bien ! Qu’est-ce qu’il lui prend ?? ».
Il me prend que j’ai passé de chouettes vacances ressourçantes et que j’ai eu la chance de reprendre mes activités en douceur.

Et donc ?
Et donc, mon coup de gueule vient du fait que j’ai amèrement constaté depuis mon retour que beaucoup d’entre vous n’avez pas eu cette chance : celle de « reprendre progressivement et en douceur » !

 

Mon constat

En quinze jours, j’ai entendu plusieurs personnes parmi mes clients ou dans mon entourage, dirent :

« J’appréhende énormément la rentrée ».

« Je n’ai pas envie cette année ».  

« Je ne suis pas motivé ».

« Je suis rentrée il y 2 jours et j’ai déjà perdu le bénéfice de mes vacances ».

« Je ne suis pas prêt à reprendre comme avant ».

« J’ai peur de reprendre le travail ».

Etc.

Mais qu’est-ce que c’est que cette rentrée ?
Où va-t-on ? Ça ne vous interroge pas vous ?
Car là, de toute évidence, il ne s’agit pas d’une petite moue nostalgique de la plage qui est quand même ravie de retrouver ses collègues et ses activités motivantes. Loin de là !

Il s’agit plutôt d’une vague de stress qui embarque quasi tout le monde sur son passage ! Un truc énorme qui fait peur, qui rend malade avant même d’avoir commencé et qui tire vers le bas inexorablement…  

Colère, tristesse, inquiétude. Voilà ce que je ressens.

 

Pourquoi la « rentrée » est-elle si difficile ?

J’ai réfléchi au sujet ces derniers jours et j’ai identifié quelques pistes. Si vous en avez des idées complémentaires, je suis preneuse ! Ça calmera peut-être ma stupéfaction.

Piste 1 : le stress périodique n’existe plus

Avant on avait « des coups de bourre », des moments « chaud patate », des périodes de travail qui nécessitaient d’être plus disponible, plus présent, plus efficace, plus dynamique, plus rapide et plus engagé.

On mettait les bouchées doubles pendant 2 semaines et puis hop, on reprenait un rythme « normal », humainement parlant. On restait motivé parce qu’on savait que ces moments difficiles avaient un début et surtout, une fin. Notre stress était périodique donc. Il venait et repartait, nous laissant respirer et récupérer. Si on travaillait en août, on en profitait pour ranger les bureaux histoire de faire place nette pour la rentrée.

Aujourd’hui : la périodicité n’existe plus. Nous sommes et devons être au taquet tout le temps. A peine rentré et déjà débordé. Résultat, notre stress est constant et chronique. Nous avons dû mal à récupérer. La suite vous la connaissez, j’en ai déjà parlé, moultes fois !

 

Piste 2 : la déconnexion numérique a un effet boomerang

Alors déjà que déconnecter de ses emails, sms et WhatsApp pro durant les vacances, ce n’est pas logique et facile pour tout le monde. Mais que dire de l’effet tsunamesque du rallumage de téléphone le lundi matin ou pire la veille de son retour ?!

En d’autres termes, les effets de la piste 1 se manifestent (aussi) ici : des tonnes d’informations s’agglutinent de partout, donnant le tournis direct.

Et le pire du pire, c’est que dans ces mails, sms ou autres messages, nous pourrions nous passer des deux tiers. Car en réalité, tout le monde souffre de ce débordement d’infos mais personne ne fait réellement l’effort de faire autrement. Par exemple en se demandant avant de cliquer sur « envoyer » si ce mail est vraiment important à laisser mijoter dans la boite mail de Tartampion (qui est en congés) ou si nous pouvons différer de quelques semaines pour lui en parler au téléphone ou en direct. Après tout, si urgence il y a, un mail dans une boite mail sans lecteur, est-il d’une aide efficace ? J’en doute.

 

Piste 3 : nous sommes entourés de robots

Oui nous sommes entourés de robots mais nous oublions que nous n’en sommes pas !
[Lire ou relire cet article sur la question]

Les robots nous rendent service (idéalement) et nous font gagner du temps. Sauf qu’aujourd’hui (et je le dis souvent), ce ne sont pas les robots qui sont à notre service, c’est nous qui sommes esclaves des robots : les boites mail, les smartphones, les réseaux sociaux, les applis de performance, etc. Cela ne s’arrête jamais. Ça bipe de tous les côtés !

Nous n’avons pas encore compris que nous restons des humains, même armés jusqu’aux dents. Nous n’avons pas encore intégré que les robots ne connaissent pas la fatigue, le stress, le sommeil non réparateur, les angoisses, les peurs, les doutes, le risque de burn-out, la vie de famille, etc. Et cela nous piège considérablement.

 

Piste 4 : notre motivation est malmenée

Dans ce monde fou, à en croire les 3 pistes précédentes, identifier sa motivation devient de plus en plus hasardeux.

Car si l’on s’est engagé dans un poste parce qu’il nous motivait, nous challengeait ou nous permettait d’apprendre de nouvelles choses, quelques mois après, dans ce tourbillon quotidien, nous ne savons plus très bien si nous sommes toujours à la bonne place. Notre motivation fait des hauts et des bas et peu à peu, de plus en plus de bas…

 

Alors, si cet article vous a parlé, c’est que comme moi, vous pensez qu’en 2019, prendre soin de soi au travail est devenu un acte militant, voire un acte de rébellion. C’est le monde à l’envers quand on y pense non ?

Je ne sais pas si nous pourrons révolutionner nos façons de travailler pour qu’elles deviennent plus respectueuses de nos limites mais ce que je sais c’est qu’individuellement nous pouvons agir. Chaque jour nous pouvons développer notre conscience et notre bienveillance envers nous-même en nous autorisant à écouter nos limites propres.

Je vous souhaite sincèrement d’essayer et d’y parvenir pour cette rentrée bien sûr 🙂 mais pas que !

 

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