Ce que nous devons réapprendre pour aller mieux

Pour planter le décor de cet article, commençons tout de suite par une citation, ce sera plus clair :

« Le progrès a encore des progrès à faire » (Philippe Meyer).

Voilà. Voilà.

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de tout ce que les progrès ont apporté de bien… et surtout de moins bien.

Je ne veux pas polémiquer mais (il y a toujours un « mais »), en tant que thérapeute, je suis en droit de m’interroger sur certains effets délétères de certaines avancées technologiques.

Je vais prendre deux exemples pour illustrer mon propos :

1/ Les réseaux sociaux

Je ne parlerais pas ici de ce que les réseaux sociaux (RS) permettent d’un point de vue positif. Je laisse chacun se faire son idée. J’ai plutôt envie de parler de ce que je constate ou entends en séance avec mes client(e)s.

Admettons-le, les RS privilégient la plupart du temps : le beau, le cool, le bon, le nouveau, le fun et tout ce qui va dans ce sens. Nous avons sans doute besoin de tout cela pour vivre, nous divertir ou nous stimuler.

Résultat ? A force de nous brancher sur ces « idées-là », nous nous coupons de la moitié de la réalité, à savoir : tout ce qui est moins beau, moins cool, moins bon, vieux, ennuyeux et triste. Et pourtant « ça » existe et « ça » fait partie de la vie.

Cette façon de ne voir que ce qui nous arrange, ne nous arrange pas au final. Elle nous met en difficulté en nous coupant de nous-même.

Si la norme est le « beau, le cool, le bon, le nouveau, le fun et tout ce qui va dans ce sens », quelle place pour le reste ? quoi faire de ce qui est difficile, douloureux, plombant ?

Face à l’absence de contenant collectif (un espace qui laisserait une place à cette autre part de nous), nous finissons par nous couper de nos propres ressentis. Ca n’existe pas car personne n’en parle. Hop sous le tapis !

Alors on affiche un sourire de Miss et on fait comme si tout était beau, cool, bon, nouveau, fun et tout ce qui va dans ce sens.

[Un peu comme quand on vient d’accoucher et qu’on découvre avec sidération qu’en fait PERSONNE ne nous a parlé de la vraie vie d’une toute jeune accouchée…].

Sauf qu’au fond, tout ne va pas très bien. On est alors en tension entre ce que l’on ressent et ce qui est admis/permis/valorisé de ressentir… On bricole comme on peut pour ne pas laisser ce qu’on ressent de plus désagréable, être.

Dans mes accompagnements, une partie du chemin est souvent consacré à changer ce dysfonctionnement. C’est à dire, à redonner une vraie place à TOUS nos ressentis, les agréables comme les autres. A tout ce qui fait notre humanité finalement.

C’est une vraie autorisation à se donner. J’en ai par exemple pour preuve la difficulté de certaines de mes clientes à accepter l’arrêt maladie de leur médecin alors qu’elles sont clairement en burn-out, épuisées depuis des mois et à bout de tout…

Alors, ce que nous devons réapprendre ici, c’est à ne pas tomber dans le piège des RS qui ne montrent qu’une partie de la réalité.
Il n’y a pas de honte ou de problème à avoir des émotions, des coups durs, des soucis, des périodes de « moins bien », des doutes, etc.

C’est ainsi. Nous sommes des humains, pas des tables basses.

2/ Les outils de travail

Je mets dans cette catégorie tout ce qui contribue à automatiser, aller plus vite, faire gagner du temps : ordinateurs, tablettes, smartphones par exemple, bref tous ces objets dont la mission est l’augmentation de notre productivité sous toutes ses formes.

Là encore, je ne vais pas aborder le bon côté de la chose mais plutôt les incontournables effets néfastes sur notre équilibre corps – esprit…

Ce que j’observe de ma place, c’est qu’à force d’avoir fait entrer tous ces objets dans notre quotidien, nous sommes tentés peu à peu d’en attendre autant de la part des humains.

Nous (nous) imposons toujours plus de productivité, de performance, de rapidité… au risque d’oublier que nous avons des limites.

Contrairement aux ordinateurs, nous ne pouvons pas maintenir l’exécution d’une tâche de façon mécanique, neutre et continue. Nous avons des besoins qui lorsqu’ils ne sont pas pris en compte, se transforment en signes de limites : la fatigue, le stress, le surmenage, la lassitude, l’agressivité, etc.

Les ordinateurs et autres « robots », n’ont pas ces besoins et n’ont pas ce genre de limites.

Alors, ce que nous devons réapprendre ici, c’est à ne pas nous considérer comme des machines qu’on allume le matin et qu’on éteint le soir. Et à prendre en compte l’évolution de notre bien-être au fil de nos journées.

C’est un peu la même idée que pour le point 1 : renouer avec TOUT notre être et arrêter de ne voir ou considérer que cette part performante en nous.

Car les robots / les machines doivent rester à notre service, pas le contraire !

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