Nous voici de nouveau réunis pour notre citation bien-êtrologique ! Tout comme durant le cours de « sciences nat’ », nous disséquons, nous triturons une phrase pleine de sens… Ah quelle régalade !
Cette fois, j’ai puisé dans le perso. Cette fois c’est du fait maison messieurs dames. La citation qui suit a baigné mon enfance et mon adolescence. Je l’entendais comme une ritournelle dès que je franchissais une certaine limite mais néanmoins une limite certaine. Comme une sorte de mise en garde, un rappel des frontières et surtout du cadre… Bref, un taquet éducatif. Paf !
L’auteur ? Mon père 😉 Himself.
La citation ? La voici :
« Bon » ne s’écrit pas avec un « c » !
Et devinez qui utilise à présent cette citation avec son « grand » de deux ans et 8 mois ? (qui soit dit en passant, n’en comprend pas encore la substantifique moelle mais le ton sûrement…).
Ainsi donc, mon père a eu à cœur de nous (la famille au complet) rappeler régulièrement que bon ne s’écrivait pas avec un « c ».
Que dire ?
Tout d’abord que cette citation est une sorte d’éloge de la gentillesse. Aucune remise en question de l’état naturel de bonté qui habite chacun d’entre nous. L’Homme serait-il bon par nature ? Vaste sujet… Quoiqu’il en soit, la gentillesse est d’usage envers les Autres. Et qu’est-ce qu’être gentil ? Réponse de La Rousse : « Caractère de quelqu’un qui est d’une complaisance attentive et aimable – bonté ».
Une complaisance attentive… Waouh rien que ça !
Complaisance ? « Disposition d’esprit de celui qui cherche à faire plaisir en s’adaptant aux goûts ou aux désirs de quelqu’un »… Alors si en plus elle est attentive : bonjour le cocktail !
Bref.
Tout ça pour dire qu’être gentil, bon, complaisant, avoir le souci de l’autre, vouloir lui faire plaisir : OK.
Mais laisser les autres abuser de notre « trop grande gentillesse » : NON. « Bon » ne s’écrivant pas avec un « c » je vous le rappelle !
Mais où est la frontière ?
L’excès peut se situer du côté de celui qui est bon, gentil et complaisant. Car être trop gentil dans notre société actuelle, c’est louche. C’est montrer une sorte de faiblesse, de soumission, de docilité… J’en ai pour preuve l’expression « Lui ? Mouais il est gentil quoi »… (Euh les gars, c’est un compliment ou une peau de banane ?).
L’abus peut également se situer du côté de celui qui reçoit cette gentillesse et ces attentions. Par intérêt, il finit par instrumentaliser l’Autre pour son bien-être personnel.
La gentillesse n’est pas si facile à vivre… Subtile, nécessaire mais de façon homéopathique, bienveillante mais pas systématique, présente mais pas omnipotente…
In fine je crois que la frontière est propre à chacun. Quand mon père nous disait « Bon ne s’écrit pas avec un « c » c’est sans doute parce que pour lui, nous avions atteint sa limite ; alors que selon nous, il nous restait un peu de marge… ben oui tout est relatif non ? 😉
Ainsi, lorsque l’on sent que la gentillesse devient un but et non un moyen, il faut sans doute s’interroger. Et ce, que l’on soit celui qui donne ou celui qui reçoit.
Dans différentes situations de la vie, il nous arrive de nous dire « j’ai été trop gentil »… en constatant qu’à présent, nous subissons une situation que l’on n’a pas choisie. « Je n’aurais pas dû accepter cet énième dossier », « je n’aurais pas dû dire oui pour cette date qui ne m’arrange pas », etc. L’indice est là selon moi. Ne pas subir et ne pas faire passer systématiquement l’intérêt des autres avant le sien. Et si c’est le cas, il est peut-être intéressant de réfléchir au pourquoi.
Si pour vous, bon s’écrit avec un c, sachez qu’il est toujours possible de corriger vos fautes d’orthographe 😉 Tout s’apprend… rien n’est figé.
Sur ce, rappelez-vous que le 13 novembre, c’est la journée de la gentillesse ! (si si… ça existe et c’est un peu navrant…).
La bise en passant à mon Daddy Cool !
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