Nous avons tous en tête une situation dans laquelle la peine ou la douleur d’une personne que l’on aime, nous amène spontanément à vouloir l’aider.

Comment rester indifférent face à la maladie ?

Face à la douleur du corps ou du cœur ?

Face à la souffrance ?

Face au désarroi ?

Face au vide ?

Aimer c’est sans doute aussi vouloir « prendre la douleur » de l’être aimé comme le chantait Camille.

« Je veux prendre ta douleur ».

J’aimais bien cette phrase lorsque la chanson est sortie. Elle me touchait.

Et j’avoue que depuis que j’ai des enfants, cette phrase a encore plus de sens pour moi.

Seulement voilà :

ça ne marche pas.

C’est terrible, mais ça ne marche pas.

Essayer de booster une personne alcoolique pour qu’elle arrête de se détruire, ça ne marche pas.

Essayer de bouger une personne dépressive en lui proposant mille choses qui « pourraient lui faire du bien », ça ne marche pas.

Essayer de raisonner la copine amoureuse d’un pervers narcissique, ça ne marche pas.

Essayer de convaincre l’ado qui prend des risques de « se calmer » ou de « calmer le jeu/je », ça ne marche pas.

Essayer d’argumenter à son conjoint qu’il se tue au boulot, qu’il donne trop et se fait mal, ça ne marche pas.

Alors quoi ?

Ne rien faire ?

Baisser les bras ?

Devenir froid et indifférent ?

Devenir égoïste et s’en foutre ?

Assister impuissant au triste sort des personnes que nous aimons ????

Non.

Bien sûr.

D’autant que d’après la science, nous sommes empathiques de façon innée (et oui innée !!?).

Alors QUOI ?

Alors :

écouter (sans chercher à convaincre)
entendre (sans chercher à juger)
être présent ou discret selon la demande ou la suggestion – mais être authentiquement là
accompagner sans influencer
marcher à côté sans montrer le chemin
accueillir l’autre dans sa souffrance

et

s’accueillir soi-même dans ses émotions… (souvent multiples et ambivalentes !)
continuer à prendre soin de soi, s’autoriser des pauses, des replis, des parenthèses
pour ne pas se perdre dans l’autre.
Pas facile tout ça je sais…

Mais chacun son chemin.
Quel qu’il soit.

Chacun ses plaisirs, chacun ses douleurs, chacun ses doutes, chacun ses croyances.

Certains en me lisant me trouveront peut-être dure ou cruelle.

Pourtant, je le dis avec toute ma bienveillance.

Chacun trace sa route.

Chacun fait les pas qu’il fait. Chacun traverse des carrefours ou des arcs-en-ciel.

C’est ainsi.

Ça parle d’acceptation (eh oui encore…).

Ça parle d’accompagner l’autre sur SA route… même si elle est cabossée, sombre, étroite et incertaine.

Et ainsi ça parle d’amour, de beaucoup d’amour.

Beaucoup.

Et potentiellement, ça parle d’espoir….

 

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