La phrase que j’entends souvent dans la bouche de mes clients c’est « Nan mais ça va je gère« .

Pourtant, ils sont là face à moi. Ils ont passé la porte de mon cabinet car ils ressentaient une sorte de malaise général. L’impression de ne plus y arriver. De ne plus être confortable dans leur quotidien professionnel et personnel.

Un truc qui cloche quoi.

Et pour cause.

Le truc qui cloche c’est une sensation de poids sur le plexus ou un mal de ventre du matin au soir.

Le truc qui cloche c’est de l’inquiétude pour tout et surtout pour rien.

Le truc qui cloche c’est une confiance qui semble diminuer comme le sable dans le sablier.

Le truc qui cloche c’est une course folle que l’on mène et dont on ne voit pas la ligne d’arriver.

Le truc qui cloche c’est les insomnies, les cauchemars, les difficultés à trouver le sommeil.

Le truc qui cloche c’est l’impression que tout le monde nous saoule, nous gonfle, est chiant, nul et con.

Le truc qui cloche c’est cette envie d’être seul(e) et qu’on nous foute la paix.

Le truc qui cloche c’est cette adrénaline qui finalement, nous tue à petit feu…

 

Le truc qui cloche c’est que nous sommes stressés de façon chronique.

Ce n’est ni un coup de bourre, ni un coup de collier à mettre ou ni une période speed.

C’est juste qu’en fait, c’est tout le temps comme ça.

Alors on se bouge le popotin, on met les bouchées doubles, on fait des heures sup’, on bosse le week-end…

Mais ça continue, alors on continue. Et on commence à taper dans la réserve. On entame franchement la réserve.

Et on ne remet pas de carburant. On n’a pas le temps, pas l’énergie, pas l’idée même d’en remettre. Faut bosser, faut avancer, il y a toujours à faire.

Alors on fait. On devient un robot.

Un robot qui abat des tâches.

Sans sens, sans âme, le corps fatigué, l’âme désertée.

 

Et puis si on continue encore comme ça, la réserve se termine et un beau matin, soit on pète un méga plomb soit on est immobilisé. On ne peut plus bouger. On ne peut plus rien faire. Soit notre corps ne nous porte plus, on tombe, on se casse la gueule pour s’immobiliser.

Enfin.

Pour ne plus bouger.

Enfin.

Pour devoir (oui devoir !) se reposer.

Enfin.

Pour arrêter de s’agiter.

Enfin.

Pour stopper la roue du hamster dans laquelle nous sommes.

Enfin.

 

Notre stress devenu chronique a gagné.

Game over.

La suite, certains d’entre vous ne la connaissent que trop bien.

 

Pour échapper à ce piège, le plus important est de casser cette chronicité.

Le stress stimulant oui. Celui qui nous motive à l’action. Mais TOUJOURS suivi d’une période de repos durant laquelle on se change les idées, on pense à autre chose que ce qui nous occupe l’esprit (le boulot, la maison et les enfants, la préparation de notre mariage, notre déménagement…).

Si vous avez passé une « grosse journée », cela signifie que le soir, vous ne sacrifiez pas votre cours de pilates pour continuer à travailler. Vous stoppez vos tâches, vous les reprendrez le lendemain, et vous allez vous défouler au sport.

Si vous êtes dans une période de bilans, de dossiers compliqués, veillez à faire des pauses dans la journée (une micro sieste sur un banc, dans votre voiture, dans votre bureau) ou un tour de pâté de maison de la musique dans les oreilles (ou mieux, des sketches d’humoristes, histoire de se marrer un peu !).

Autorisez-vous à ne pas faire d’heures sup’ plus de deux fois dans la semaine (et oui, j’en entends qui s’étonnent mais c’est déjà trop).

Autorisez-vous à prendre le temps de déjeuner en conscience.

Prenez soin de vous et de ceux que vous aimez. Ne vous abandonnez pas, ne les abandonnez pas.

 

Et si ces principes vous semblent impossibles, c’est qu’il est temps de vous poser les bonnes questions :

  • Sur quoi repose mon identité ? Qui suis-je en dehors de ce qui m’occupe tant ?
  • Quelles sont mes attentes en retour de mon investissement ? De la reconnaissance ? De l’amour ? De l’estime ? Etc.
  • Quelles sont ma valeurs de vie ? Suis-je en adéquation avec celles-ci ?
  • Pourquoi je ne lâche pas ? Pourquoi je ne prends pas soin de moi ? Qui vaut mieux que moi ?
  • Quels sont les petites phrases que l’on m’a transmises concernant le travail, la rigueur, le sérieux ?
  • Etc.

Il restera à lister ce qui vous fait réellement du bien : marcher dans la nature, jouer de la guitare, voire un verre de vin, lire, écrire, aller au cinéma, faire du sport, rire, jouer avec vos enfants, ronronner avec votre chat, faire la cuisine…

Puis à réserver dans votre agenda, des rdv avec vous-mêmes et/ou avec votre entourage pour vous adonner à ces activités, chaque semaine.

Sans cela, effondrement assuré à plus ou moins long terme.

 

Alors ? C’était quand la dernière fois que vous avez rigolé ? 😉

 

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