Lutter, c’est renforcer
J’ai lu cette phrase il y a quelques jours dans un roman. Elle m’a plu.
Elle signifie que lorsque nous luttons contre une situation, un fait, un comportement,… finalement au lieu de parvenir à une résolution ou à un dépassement, nous alimentons le problème, nous le renforçons, nous lui donnons de l’ampleur.
En vrai, en lisant cette phrase, j’ai d’abord pensé à toutes les luttes historiques : « Mais non ! Heureusement qu’il y a eu des luttes et des soulèvements sinon rien n’aurait avancé ».
Puis, j’ai pensé que la lutte pouvait sans doute prendre différents visages : le combat, le silence, l’indifférence, la négociation, la souplesse, des voies alternatives, des chemins différents, des horizons originaux.
Et c’est vrai finalement : parfois nous « ne lâchons pas notre nonoss » comme je dis. Nous luttons encore et encore pour essayer de faire bouger des choses ou des gens. Nous y pensons, nous y réfléchissons nuit et jour, nous y consacrons une bonne partie de notre énergie.
Résultat ? Pas grand-chose. A part peut-être un mal-être, une frustration voire une rage, une tristesse, un sentiment d’impuissance.
Ainsi, il m’a semblé que ces quelques mots, nous invitaient à voir toutes ces crispations autrement. On en parle souvent avec mes clientes d’ailleurs. Comment « naviguer » plutôt que lutter ? Comment faire avec plutôt que contre ? Comment prendre soin de soi plutôt que prendre sur soi ?
Pour moi, il s’agit surtout d’identifier ce qui est de notre ressort, de ce qui ne l’est pas. De trier d’un côté tout ce sur quoi nous pouvons agir et ce sur quoi, nous n’avons pas d’emprise, d’action ou de contrôle. Car si nous continuons encore et encore à lutter contre quelque chose qui au final ne nous appartient pas, nous nous faisons mal. Ni plus ni moins.
Bien sûr on peut toujours – si on nous le demande – donner notre avis, parler de notre expérience, donner des conseils, essayer de partager des prises de conscience ou des opinions.
Mais au-delà ?
Soit la personne ou la situation bouge d’elle-même, soit pas.
Et c’est à partir de ce renoncement qu’il nous faut alors lâcher. Renoncer nous aussi à cette tentative vaine.
C’est dans cet espace de frustration (de colère, de tristesse, etc.), que nous pouvons alors bouger nous-mêmes.
Revenir à nos besoins et à nos limites.
Je le dis souvent, nous ne pouvons pas TOUT contrôler. Nous ne pouvons pas changer les gens.
C’est à nous de faire « autrement ». De trouver des stratégies vertueuses pour naviguer de façon juste.
Ce n’est pas toujours évident. Mais à l’échelle individuelle cela me parait accessible la plupart du temps.
Car bien souvent, nous nous crispons sur des choses secondaires, peu importantes. Et le mal que cela nous fait est trop « cher » par rapport à l’enjeu.
La question que j’aime bien me poser dans ces cas-là c’est : « Quelle importance cela aura t-il dans un an ? ».
Si la réponse est « aucune », c’est qu’il est temps de lâcher…
Lutter c’est renforcer. Mais lâcher c’est prendre soin de soi.
Laisser un Commentaire