Mercredi matin, alors que je roulais sereine et motivée vers mon cabinet de Bordeaux, je me suis retrouvée dans des bouchons. Au bout de quelques minutes, j’ai compris que ce n’était pas les habituels ralentissements de la rocade… Ceux-là s’intensifiaient minute après minute, de façon suspecte. Je me suis connectée à mon GPS qui a confirmé qu’effectivement, j’étais dans un immense traquenard !
Bien que je prévois pas mal d’avance pour mes trajets, j’ai quand même constaté que j’allais être juste (voire carrément en retard) pour accueillir ma première cliente de la journée.
En regardant toutes ces voitures et tous ces gens au volant, j’ai pleinement pris la mesure de la situation car avant cela, j’avais écouté de la musique toute en rêvassant… Loin de toute contrariété et dans un sentiment de tranquillité.
Tenter de lutter ?
Mon mental a commencé à élaborer tous les plans possibles pour « être à l’heure » et mon corps s’est tendu… Mes petites voix intérieures sont sorties du bois : « Je ne vais pas y arriver, ma cliente sera là avant moi, ça ne se fait pas, ce n’est pas sérieux », etc.
Réflexe de sophrologue oblige (!), je me suis mise à pratiquer une respiration en carré. Ça m’a fait du bien.
Ensuite, mon mental a repris le pouvoir ! Et vas-y que je pars dans tous les sens et que je cogite à tout va…. !!
Tenter de lâcher ?
Puis, constatant la réalité dans laquelle j’étais, c’est à dire la voyant telle qu’elle était et non telle que je m’efforçais de la faire devenir, j’ai lâché.
J’ai lâché l’affaire. J’ai arrêté le combat et rendu les gants. D’ailleurs, mes épaules ont baissé de trois centimètres illico !!
Accueillir et (se) faire confiance
Quelques minutes après, j’ai pensé :
Quand la vie résiste, nous ne nous sentons pas bien. Nous essayons d’influer sur le cours de choses mais nous nous révélons limités comme empêchés. Tout notre être réagit à cette résistance pénible. Nous insistons encore mais c’est en vain.
Quand la vie résiste, notre premier réflexe est de le nier ! Nous voulons avancer « comme prévu », « comme il le faut ». Coûte que coûte. Nous sommes comme poussés par une force qui pourrait tout, qui saurait tout, qui agirait sur tout, qui contrôlerait tout.
Quand la vie résiste, après le déni, vient la nécessité de lâcher. De laisser place à ce qui est, quoiqu’il en soit. D’accueillir cette autre possibilité parce qu’elle s’impose, quoiqu’il en soit. Ce n’est pas confortable. Cela peut même rendre malade parfois…
Quand la vie résiste, il nous faut nous adapter et nous limiter à ce que nous pouvons faire. Notre champ d’action semble minuscule et cela est frustrant. Mais il nous faut l’accepter pour nous recentrer sur ce qui est en notre pouvoir. Laisser aux autres ce qui leur incombe. Laisser la vie se mouvoir parce qu’elle le doit.
Quand la vie résiste, il nous faut encore plus nous faire confiance et faire confiance à la vie… Rassurer notre ego, nous aimer inconditionnellement et rester certain que même si ce n’était pas le scénario de départ, cela aura son utilité.
Finalement, je suis arrivée dix petites minutes avant l’arrivée de ma cliente. Mon téléphone a sonné, c’était elle. Elle était coincée dans les bouchons et m’informait que son retard était tellement important qu’elle préférait reporter 😉
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