Je vous préviens tout de suite, à cette question je réponds NON. « Non surtout pas », même !
Où est le problème ?
Le problème vient du fait que tout nous pousse à vouloir être irremplaçable, à nous sentir irremplaçable.
Pourquoi ?
Déjà si nous lisons la définition, nous obtenons quelques clés.
Définition d’irremplaçable : qui ne peut être remplacé par quelque chose ou quelqu’un de même valeur.
Synonymes : Précieux, Unique.
Donc en gros, si nous sommes irremplaçables, nous sommes précieux et uniques. Et si nous sommes remplaçables, eh bien, nous sommes… sans valeur et d’une banalité sans fond.
Alors évidemment, face à ce message (sournois), nous choisissons la voix de l’irremplaçabilité ! Pour nous sentir utile, compétent, indispensable, aimable, reconnu, estimé, aimé, etc.
C’est humain. Nous sommes d’accord.
Mais malheureusement c’est là que le piège se referme
Parce que si nous voulons nous sentir utile, compétent, indispensable, aimable, reconnu, estimé, aimé, etc., c’est pour par exemple, nous sentir heureux, épanoui, libre, dynamique, motivé, etc. non ?
Sauf qu’en réalité, ça ne marche pas comme ça.
Dès que nous commençons à nous sentir soit disant « irremplaçable« , c’est que nous sommes dans de beaux draps !
Alors oui notre Ego est regonflé à bloc, oui. Un moment. Ensuite, c’est notre stress, notre charge mentale et notre santé qui trinquent.
Parce qu’en fait, ce sentiment de motivation/valorisation à base d’adrénaline, se transforme (plus ou moins vite) en sentiment de toute-puissance !
L’étape qui suit est celle où nous prenons de plus en plus de responsabilités, de plus en plus de choses à faire parce que nous nous sentons capables et puissants. Et surtout parce que les Autres apprécient tout ce que nous faisons pour eux.
L’engrenage s’enclenche et jour après jour, le rythme s’accélère, s’intensifie jusqu’à ce nous passions d’une sensation d’euphorie à une sensation de ne plus y arriver.
Game over.
Et le pire, c’est que nous sommes réellement dépassés. Ce n’est pas une période ou un passage. C’est notre quotidien.
A ce stade, la peur s’installe
Nous tentons de suivre, d’assurer mais nous n’y arrivons plus. Nous mettons le masque de celui ou de celle qui va bien pour ne rien laisser paraitre.
Nait alors un sentiment de ne pas être à la hauteur, avec son lot de peurs : peur de décevoir, peur de craquer, peur de ne plus être aimé, peur d’être abandonné, peur d’être mis à l’écart, etc.
Un lot de peurs d’enfant bien souvent. Qui remonte violemment.
Le corps sonne l’alarme en premier en général car le mental lui, joue les gros bras. J’en ai déjà parlé là et là.
Le verdict tombe : nous sommes passé d’irremplaçable à « bon à jeter ».
Le contraire de tout ce qui nous motivait au départ. A l’opposé de ce qui nous guidait.
Le mal-être voire la maladie, en prime.
La suite vous la connaissez (si ce n’est pas la cas, vous pouvez lire ça, ça, ou ça).
Alors, non, il ne faut pas être irremplaçable, ni souhaiter l’être. Ce n’est pas juste.
C’est le contraire du discernement et du libre-choix.
C’est le contraire de la liberté !
Mais souhaitons-nous être libre ? Savons-nous quoi faire de notre liberté (ah !) ? Sommes-nous capable de vivre libre ? A quoi renvoie cette notion pour nous-même ? Est-elle porteuse de joie ou de peur ? Est-elle une quête ou un évitement ?
Quels sont nos attachements ou nos liens ? Comment sommes-nous reliés ? Ces liens sont-ils choisis et épanouissants ? Nous rendent-ils heureux ? Sommes-nous à notre juste place ? Comment nous-sentons nous précieux et unique ? Dans notre regard, dans celui des Autres, dans celui de nos parents ? Sommes-nous par ailleurs convaincus que nous le sommes ? Ou au contraire, cherchons-nous continuellement des preuves à cela ?
Nos fonctionnements sont-ils justes ?
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