Où suis-je quand je déménage ?
J’ai déménagé. Et cela me conduit aujourd’hui à écrire cet article ! Car déménager, ce n’est pas rien. C’est même beaucoup.
Beaucoup de rangement, de ménage, de tri, de vide, de séparations, d’émotion… Et une fois fait, suit l’emménagement qui lui demande beaucoup d’organisation, de patience, d’adaptation, de mobilisation, de découvertes, d’ouverture…
Avant
Dans mon cas, ce changement était voulu ! Profondément. Cela faisait donc quelques mois que mon esprit se réjouissait et que l’échéance approchait… presque trop lentement par moment.
Puis il a fallu commencer à préparer, commencer à imaginer ce qui serait du voyage (ou pas).
Et là, je dois dire que ranger, trier, donner, jeter et autres réjouissances m’a fait un bien fou !
Je me suis sentie véritablement allégée, libérée, délivrée quoi.
Je conçois toutefois que pour certaines personnes cette étape ne soit pas aussi agréable. Car il s’agit bien de se délester de ce qui appartient à notre passé. Et parfois, ce n’est pas facile de tourner des pages, en confiance. De la même façon, garder les objets de valeur, ceux qui nous sont chers, qui nous ont été offerts ou donnés par des proches, peut-être disparus aujourd’hui, est important.
En revanche, un certain nombre d’objets ou d’effets personnels (comme on dit) restés depuis des années dans un placard voire dans un carton du précédent déménagement, peuvent aisément être reconsidérés, requalifiés, réorientés. En la matière, de nombreux circuits existent entre don et vente selon l’envie de chacun.
Après cela, il ne restera que l’essentiel, c’est-à-dire ce qui nous structure aujourd’hui, ici et maintenant.
Les émotions liées à cette étape ont été positives pour ma part. Sans doute parce que ce changement de lieu de vie est désiré. Bien sûr les rangements ont sollicité quelques réminiscences passées mais c’est en paix que j’ai pu attribuer une place juste à chaque étape vécue.
Préparer un déménagement, c’est réorganiser notre armoire mentale. Potentiellement la vider un peu pour laisser place à de futurs souvenirs…
Pendant
Le jour J arrive, les cartons sont rois. L’usure, l’usage des lieux après plusieurs années apparaissent… L’huile de coude est de rigueur pour lui rendre au maximum sa beauté d’antan !
Ma sensation à ce moment fut un peu étrange. Le lieu que je quittais m’inspirait un désinvestissement affectif devenant presque neutre. Je n’étais alors plus d’ici mais pas encore de « là-bas »… Je ressentais en revanche beaucoup de gratitude pour ce lieu qui m’avait permis de vivre de belles choses. J’étais dans une sorte d’entre-deux, un espace non identifié.
Puis, l’agir a pris le dessus. Mettre en mouvement le corps pour concrétiser la démarche. Transporter, déplacer… en vue de partir, de quitter les lieux, de ne plus être ici.
Déménager, c’est pour quelques heures, quitter ses repères sans avoir construit les nouveaux. C’est flotter dans un espace-temps indéfini, c’est accepter de ne plus être contenu et s’appuyer encore plus sur ses propres ressources…
Après
Quelques heures plus tard, c’est dans un état d’esprit totalement différent que je me suis engagée sur la voie de l’appropriation de mon nouveau lieu de vie. Au départ, tout m’était inconnu. J’avais la sensation de rencontrer une nouvelle personne. Qui est-elle ? Comment fonctionne-t-elle ? Quel sont ses secrets ? Ses ressources ? Ses blessures ? Ses valeurs ? Comment m’accueille-t-elle ? Quel est mon ressenti à son contact ? Etc.
Ces premiers moments m’ont semblé réjouissants, excitants et en même temps, un peu éprouvants. Éprouvants car je devais accepter de ne pas savoir, de ne pas me sentir encore totalement chez moi, à l’aise. J’avais à « travailler » à mon intégration, j’étais dans une démarche nécessairement active pour augmenter ma sensation d’appartenance… A l’opposé de l’attentisme et de la passivité !
C’est fou comme les débuts sont intenses. Nos cinq sens, si chers à la sophrologie, sont alors des chemins vers la connaissance. Ils permettent de découvrir, d’expérimenter, de sentir et de vivre notre environnement. Ils permettent de faire ces petits pas vers l’apprivoisement mutuel. Tout à coup de nouvelles odeurs, de nouveaux bruits,… et de nouveaux repères qui se construisent. Et grâce à cela, peu à peu, de la sécurité s’installe… Le confort psychique et corporel s’affirme. Nous passons du vous au tu avec notre habitat.
Emménager, c’est ouvrir en confiance son Être à la nouveauté pour favoriser notre adaptation.
Alors que dire ? Que cette aventure est bouleversante. Elle parle de séparation, de lâcher prise, de confiance, d’ouverture,… Elle met à l’épreuve, elle confronte. Elle grandit aussi. Elle matérialise le changement, l’évolution, le mouvement,… Elle réveille, elle réjouit, elle recentre !
Racontez-moi en commentaires comment vous avez vécu vos déménagements 😉
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