Décider de ne pas décider
Certains moments de la vie sont moins clairs que d’autres.
Les choses semblent à la fois présentes et peu lisibles.
L’hésitation, le doute, les cogitations prennent alors le pouvoir, empêchant toute forme de réelle sérénité.
J’ai envie de faire ça… et puis non, je ne suis plus sûre. J’hésite.
Je devrais peut-être faire cela… et puis non, je ne sais pas si c’est une si bonne idée en fait.
Un pas en avant (et encore, parfois c’est juste un demi-pas) puis l’instant d’après, l’impression d’en faire trois en arrière… De reculer ou en tout cas, de ne pas avancer.
Alors nous tournons en rond, nous tournons dans notre tête, les options qui s’offrent à nous.
Mais aucune ne nous fait vraiment vibrer. Chacune est « intelligente » ou « raisonnable ».
Mais aucune ne fait sensation.
Que faire face à tant d’incertitude et d’inconfort ?
La réponse qui me vient, c’est :
RIEN.
Car lorsqu’une option ou une décision est bonne, elle est en réalité : évidente.
Dans notre tête et dans notre corps.
Tout semble aligné et en place.
Cela ne coute rien.
La fluidité l’emporte.
Ainsi, si cogitation après cogitation, rien ne sort, il est temps de laisser passer.
Laisser passer la décision.
Au profit de l’indécision.
Décider de ne pas décider.
Et classer l’affaire jusqu’à ce que le soleil revienne.
Jusqu’à ce qu’au creux de notre ventre, la décision prenne forme.
Pas dans les mots mais dans les ressentis.
Le feeling, l’intuition… appelez-ça comme vous voulez.
Le petit truc qui fait qu’on ne se pose pas de question parce qu’on « le sent ».
Dans une société où il faudrait presque prendre une décision à la seconde tellement les choses vont vite, prenons le contre-pied.
Ne décidons pas !
Prenons le temps de laisser venir à nous la bonne décision.
Elle viendra de toutes façons. Elle saura prendre forme lorsque le temps sera venu.
Et parfois, le temps n’est pas venu.
Décider de ne pas décider, c’est relâcher un peu notre envie de tout maitriser.
Notre envie que tout soit carré.
C’est s’autoriser à ne pas y voir clair quelques temps et donc à accueillir l’inconfort de l’inconfort.
Mais qui a décrété que c’était inconfortable ?
Nous-même.
C’est donc encore une lutte entre nous et nous-même.
Entre acceptation et contrôle, distance et maitrise, intuition et logique.
Décider de ne pas décider, c’est se défaire de cette balance qui ne veut pas pencher.
Et laisser les mouvements se faire.
Sans attente.
Et surtout, en confiance.
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