On nous parle de déconfinement séquencé, partiel, par étapes, selon conditions.

Soit.

On attend des infos complémentaires. Des précisions. Des éléments officiels.

Soit

On attend de savoir. On attend les décisions nationales, régionales, départementales, sectorielles.

Soit.

On attend de savoir comment on va s’organiser après. On attend pour envisager la suite. On attend qu’on nous dise quoi faire, comment et quand.

Soit.

On attend chaque jour d’avoir de la visibilité, de la clarté, de quoi statuer.

Soit.

On attend, quoi !

Plus ou moins c’est vrai. Selon les jours. Selon l’humeur. Selon le moment.

Mais on attend que cette situation inédite s’achève et qu’on nous rende nos repères.

On attend qu’on nous autorise à retrouver nos repères, notre rythme, notre vie sociale, notre identité professionnelle, notre place dans la famille, notre liberté.

Soit.

Mais (il y a toujours un mais) :

Mais, en attendant (c’est le cas de le dire !), vit-on ?

Vraiment je veux dire ?

Est-ce qu’on vit lorsqu’on attend ?

On vit dans l’attente en fait. On vit l’attente. L’attente devient notre vie.

Non seulement notre bien-être est confiné, mais en plus il est conditionné.

J’ai évidemment tendance à préconiser d’arrêter d’attendre et de vivre au moment présent. Là je dois dire que je me demande si c’est vraiment possible.

Nous pouvons par moment oublier et lâcher l’attente parce que nous sommes concentrés sur quelque chose. Notre esprit est focus.

Mais dès que nous levons la tête, nous nous reconnectons à notre condition de confiné en attente du déconfinement.

Alors comment faire pour ne pas non plus avoir l’impression de passer à côté de sa journée ?

Justement : laisser faire cette tendance naturelle que nous bricolons actuellement. Cette alternance entre attente et non attente.

La non-attente lorsque l’on est occupé, concentré, dans le flow, en état de pleine conscience, de pleine présence. Etat de non attente que l’on peut vivre spontanément lorsque l’on est en action (travailler, parler à quelqu’un, jouer avec ses enfants, éplucher des asperges, etc.) ou que l’on peut aller chercher, que l’on peut créer en ne faisant qu’une chose à la fois par exemple.

L’attente et surtout l’acceptation de cet état d’attente pour accueillir ce qui est là et qu’on ne peut pas changer. Accepter de faire avec. Un temps. Un moment. Patiemment. Dans l’attente et l’espoir de l’après.

Attendre ou ne pas attendre ? La réponse semble à géométrie variable.

Qu’en pensez-vous ?

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