Que faire quand on se sent impuissante ?
Je crois qu’on a toutes ressenti cela un jour : l’impuissance face à une situation.
Vous savez… cet arrêt de soi, cette impossibilité à faire le pas suivant, à pouvoir décider ou choisir de faire telle ou telle chose.
Comme si nous étions privées d’une de nos fonctions naturelles.
Comme si nous étions amputées d’une partie de nous.
Et ce sentiment d’impuissance, ce vide intérieur est parfois extrêmement dur à supporter.
Le tout plutôt que le rien pour surtout ne pas sentir cette limitation de soi.
Je pense que l’impuissance est d’autant plus douloureuse à vivre lorsque nous avons une tendance au contrôle.
L’impuissance vient nous connecter à cette part en nous qui ne peut pas contrôler, agir ou maitriser une situation.
Elle peut se manifester dans différentes situations :
- On ne nous choisit pas pour un recrutement
- On nous quitte brutalement
- On apprend la maladie ou un accident d’un proche
- Un conflit armé se déclare quelque part dans le monde
- Une personne de notre entourage semble se laisser aller ou fait des choix que nous ne comprenons pas
- Une épidémie mondiale se déclare, reportant certains de nos projets de cœur
- Etc.
Que faire alors de ce manque de moyens intérieurs ?
Tout d’abord : accueillir en soi cette sensation désagréable.
(Celles qui me lisent le savent, l’accueil des émotions et des sensations corporelles est l’étape de base).
Accueillir sans juger. Accueillir sans chercher à éviter ou à modifier ce ressenti. Même s’il est difficile.
L’impuissance est là, la douleur (la frustration, l’inconfort) qu’elle génère, est réelle en soi.
La tête, le coeur, le corps sont impactés. Le mental mouline dans tous les sens pour essayer de comprendre et de trouver une issue.
Le coeur se serre car il est blessé.
Le corps passe par des phases d’hyper réaction à des phases d’hypo réaction. Entre agitation et léthargie.
Ensuite, puisqu’on ne peut pas agir concrètement, qu’on ne peut pas changer la situation réellement mais qu’on a un immense besoin d’agir, peut-être pouvons-nous trouver des alternatives pour apaiser l’inconfort.
Par exemple :
Prendre de soin de soi.
Prendre soin de notre ressenti inconfortable en s’aimant tout autant que lorsque nous sommes actives, efficaces et puissantes.
Faire un rituel : puisque le réel résiste, le symbolique peut aider.
On peut ainsi écrire une lettre à la personne concernée pour décharger notre impuissance puis la brûler ou l’enterrer.
On peut aussi allumer une bougie et dire à voix haute ce que l’on ressent et ce que l’on aurait aimé pouvoir faire. Et une fois la bougie consumée, décider de se détacher émotionnellement de la situation avec beaucoup de douceur et d’indulgence envers soi.
Poser un acte : puisque le champ d’action est extrêmement réduit voire nul, on peut chercher la plus « petite » action possible pour se sentir mieux.
Cela peut être :
- Ecouter une personne sans chercher à la convaincre de quoi que ce soit
- Envoyer un mail demandant pourquoi notre candidature n’a pas été retenue
- Commencer une thérapie pour dépasser ses souffrances
- Faire un don, rendre service ou offrir ses compétences/son temps,
- Lâcher-prise (laisser venir, laisser être) en mettant son ego de côté et se recentrer sur soi avec bienveillance,
- Décider de ne pas décider, décider d’attendre et de faire preuve de patience,
- Etc.
Ce n’est pas toujours suffisant mais pour certaines personnes, une boucle doit se boucler pour supporter l’impuissance. Et c’est tout à fait OK. Les outils tels que l’EFT ou l’IMO sont dans ces cas-là d’une grande aide également.
Puisque l’impuissance est liée à notre besoin de contrôle, elle est donc également liée à l’estime que l’on a de soi.
Car lorsque l’on ne sent pas sa valeur, on la recherche sans cesse dans le regard des autres. Si on muscle notre estime personnelle, on devient moins dépendant des autres. Plus convaincue de notre valeur.
Le cas échéant, on se risque à lutter sans fin pour essayer d’influer ou de s’adapter à notre environnement ; jusqu’à s’épuiser émotionnellement et physiquement.
L’estime de soin permet au final, d’accueillir au mieux (= plus confortablement) notre impuissance… On accepte ainsi mieux de devoir trouver un itinéraire bis… en soi.
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