Le déni : l’art d’esquiver pour survivre
La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Nous sommes confrontés parfois à des situations difficiles générant une immense souffrance :
- Le décès d’un parent, d’un enfant, d’un proche.
- La maladie, le handicap, la douleur : la sienne ou celle d’une personne de notre entourage.
- Une rupture amoureuse, un divorce, une trahison, une déception.
- Des violences physiques/psychologiques, des humiliations, des agressions.
- Des conduites addictives (alcool, jeux,…) vécues ou touchant un proche.
- Le harcèlement moral/sexuel le burn-out, le licenciement, les soucis financiers.
- Etc.
Supporter l’insupportable
Chacune réagit comme il peut, avec son histoire, son expérience, ses ressources psychiques, son cheminement personnel. Mais il arrive que la situation soit si insupportable que nous la dénions. Nous ne voyons pas la réalité telle qu’elle est. Nous la transformons inconsciemment pour la rendre moins cruelle et moins douloureuse. Ce mécanisme de défense s’appelle le déni. Il amène à refuser tout ou partie d’une situation. Il est une protection de soi suite à un traumatisme ou à un choc émotionnel. Le déni serait donc un outil inconscient propre à notre humanité (c’est à dire à notre état d’être humain) qui nous permettrait de supporter l’insupportable.
Alors évidemment, il se pose la question suivante : le déni est-il un mécanisme aidant ou au contraire un mécanisme éloignant encore plus la personne de la réalité ?
Pour moi, thérapeute, il est aidant.
L’utilité du déni
Le déni dit quelque chose. Il dit une impossibilité à voir, à entendre, à vivre la réalité. Il exprime un besoin de temps et d’espace, crie une conviction intime, hurle une nécessité de fixer la réalité d’avant pour ne pas la voir changer. Le déni signifie une incapacité psychocorporelle à accueillir ce qu’il se produit ici et maintenant, traduit en quelque sorte, une impression d’erreur, une impossible adaptabilité. En cela le déni est aidant puisqu’il renseigne sur l’état d’une personne face à son extrême souffrance.
Quand nous sommes dans le déni, nous n’entendons pas les paroles, les conseils, les mises en garde, les tristesses, les colères les regrets, les injonctions… de notre entourage. Nous ne sommes que douleur. Nous sommes la douleur. Quand un de nos proches est dans le déni, nous nous sentons incompris ou impuissant voire transparent. Nous finissons par être lui et nous, dans deux bulles distinctes qui ne se touchent pas mais vivent côte à côte.
Comment sortir du déni ?
Dans tous les cas, décider de sortir de son déni ou demander à quelqu’un de sortir de son déni, est vain puisque c’est un mécanisme inconscient qui ne se choisit pas. Le « ça va aller, ne t’inquiète pas » même s’il est guidé par une tendre bienveillance, ne sera sans doute pas le remède. Car qui mieux que le sujet lui-même peut s’autoriser à un moment donné à faire autrement, à voir les choses autrement, à ressentir autre chose, à fonctionner différemment ? En intégrant pas à pas des petits morceaux de cette terrible réalité et en apprenant à faire avec. Et faire avec, c’est se repositionner, c’est évoluer pour avancer, pour continuer à vivre, pour poursuivre son chemin.
Ce processus demande du temps. Beaucoup de temps parfois. Il est souvent nécessaire de toucher le fond de la piscine avec ses pieds pour pouvoir rebondir.
Mais un jour, la personne redresse la tête, pose la main sur la poignée et entre-ouvre la porte… Elle regarde dehors, elle constate, elle accueille, elle sent dans son corps et dans sa tête que la douleur est là mais qu’elle parait un peu moins envahissante, un peu moins forte. Doucement, la place se fait pour autre chose. Et c’est dans cette interstice que l’aide peut s’inscrire. Quand la conscience vient, revient. Quant l’acceptation peut se travailler et surtout quand la personne le décide.
Les accompagnements que je propose, promeuvent un soutien dans l’ici et le maintenant. La sophrologie, les échanges, l’EFT ou l’IMO sont des outils précieux pour dépasser et apaiser ce qui semble insurmontable et insupportable. En revenant à soi, nous parvenons à reconnecter à nos besoins, nos envies, nos limites et à retrouver confiance en nous et en l’avenir.
S’ouvre ainsi un possible, un espoir, une petite lueur dans la nuit…
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