Je suis tout le temps dans l’anticipation, c’est grave ?
Je ne compte plus le nombre de mes clientes (et clients) qui souffrent d’hyper anticipation.
J’ai bien envie de distinguer ici l’anticipation, de l’hyper anticipation.
L’anticipation, pour commencer, me parait nécessaire.
N’oublions pas que lorsque nous étions des humains préhistoriques, nous allions chasser avant de nous remplir l’estomac.
Ce qui signifie que l’anticipation est véritablement dans nos gènes. Et c’est OK que de prévoir a minima les choses pour qu’elles soient confortables.
Prévoir le sac de sport de notre enfant pour le lendemain (ou mieux : lui rappeler qu’il doit s’en occuper !),
Effectuer quelques courses pour finir la semaine tranquillement,
S’avancer un peu dans son travail pour pouvoir aller au yoga,
Demander confirmation pour bien caler la réunion ou le diner,
Etc.
Tant que ça apporte du bien-être, du confort et de la quiétude, alors anticiper est OK.
L’hyper anticipation, quant à elle… c’est moins le cas !
Pourquoi ? Parce qu’hyper anticiper tout :
- c’est courir après le temps,
- c’est s’épuiser et prendre le risque d’avoir des douleurs chroniques,
- être stressée en permanence,
- amplifier inutilement sa charge mentale,
- ne pas être dans le moment présent,
- vouloir tout contrôler,
- ne pas se laisser souffler ou profiter,
- ne pas savoir lâcher-prise (un remède ici),…
Bref, c’est tout sauf positif et productif.
Pourquoi ce fonctionnement ?
Toute personne qui hyper anticipe tout, est avant guidée par la peur.
Ca n’est pas évident comme ça au premier abord puisqu’on voit quelqu’un de très prévenant, très organisé, prêt à rendre service, loyal, etc.
Mais ce qu’on ne voit pas, c’est le prix que cela lui coûte en stress, fatigue, charge mentale et émotionnelle, etc.
Pour autant, ce dévouement, cet engagement de tous les instants, cette rigueur quotidienne, permet de limiter les risques.
Permet de prendre le contrôle.
Pour être moins déçu, moins désagréablement surpris, moins frustré, etc.
Pour moins souffrir, pour que rien se soit laissé au hasard.
Pour que tout soit bien voire parfait.
Mais à penser en permanence à demain, on ne vit pas le jour présent.
A réfléchir à l’après, on n’est pas dans le moment présent.
Ce seront ces mêmes personnes qui un jour (me) diront :
Je n’ai pas vu passer le week-end / mes vacances / ma vie.
Je regarde mes photos de vacances mais je n’ai pas la sensation de les avoir vécues.
J’ai tout dans ma vie mais je ne profite de rien.
Je suis fatiguée, lassée de tout. Je n’ai pas de plaisir au quotidien.
Il y a dans ces cas-là à travailler sur la confiance en soi. Pour pas à pas, pouvoir arrêter de tout anticiper en toute sécurité, j’ai envie de dire.
C’est à dire, en sachant que quoiqu’il en soit, on a suffisamment confiance en soi pour gérer, rattraper, ajuster ce qui doit l’être.
Cela passe encore et toujours, par apprendre à se connaitre, apprendre à s’aimer et apprendre à être indulgent envers soi-même.
C’est un chemin soit, mais un chemin passionnant et tellement libérateur !
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