Je le dis souvent en séance, nous sommes des êtres d’anticipation. Nous avons inscrit dans nos gènes, cette nécessité de prévoir les meilleures conditions pour notre futur. Cela nous vient sans doute de nos ancêtres préhistoriques, qui devaient avant tout aller chasser pour manger, faire un feu pour se réchauffer, se défendre pour survivre…

Quoiqu’il en soit, nous vivons en « mode anticipation » quasi en permanence. Quels sont mes rendez-vous aujourd’hui ? Quelle tenue vais-je mettre ? Ai-je mis le goûter de Mini dans son sac ? Il faut que j’appelle le dentiste cet après-midi. Quel temps est prévu cette semaine ? Etc.

Cet état d’être nous met en attente. Notre réalisation personnelle est ainsi conditionnée. Elle n’est pas possible « de fait ». Car dans cette logique, il nous faut atteindre quelque chose ou agir ou dépasser un obstacle à venir, pour avoir la sensation que nous menons notre vie de façon épanouissante.

Erreur.

Erreur car dans ces conditions, nous ne vivons pas. Nous ne vivons pas dans le passé (ce qui est très bien par ailleurs), nous ne vivons pas dans le présent car il dépend de notre futur (objet de nos anticipations) et nous ne vivons pas dans le futur car il n’est pas encore là.

Résultat ? En laissant notre tendance à anticiper prendre les commandes, nous ne vivons pas. Cela donne des gens qui « ont tout pour être heureux mais ne le sont pas » ou encore des gens « qui ne voient pas le temps passer » ou enfin des gens « qui auraient aimé être plus présent pour leurs enfants, leurs parents ou leurs amis« .

Si l’anticipation est a minima nécessaire, elle ne doit pas devenir une hyper anticipation permanente. Pour contre-balancer cette tendance et être finalement plus heureux, seul le retour au moment présent fonctionne.

Soit dit en passant, c’est assez étrange d’écrire « le retour au moment présent »…

Alors comment réguler cette sur-anticipation ? Comment arrêter d’attendre ?

1/ Prendre conscience de soi ici et maintenant

En revenant à soi, nous tirons le frein à main de la futurisation de notre vie. En prenant quelques secondes (oui j’ai bien dit secondes) pour sentir où nous nous trouvons, comment nous sommes assis, comment nous nous sentons, nous redonnons au temps son vrai rythme. Nous mettons de côté les « to-do » pour tout simplement « être ».

Ainsi, que cela soit le matin ou le soir, cette conscience de soi rend plus ancré dans notre vécu, dans notre présent et dans notre expérience de la vie.

2/ Faire confiance – Se faire confiance

Gros sujet que la confiance en la vie et en soi, je vous l’accorde ! Pour autant, l’hyper anticipation est une façon de vouloir tout contrôler. Une manière de s’assurer que rien ne nous échappe et que tout est bien selon notre souhait. Et pas autrement. Pourquoi ? Pour se rassurer. Pour nourrir cette partie de nous qui doute. Qui a peur. Qui veut être parfait(e).

Le cheminement consistera à relâcher peu à peu la pression que l’on se met à soi-même ou que l’on pense que les autres (ou la société), nous mettent. Par exemple : en triant ce qui est important de ce qui l’est moins. En arrêtant de tout mettre au même plan. Non tout n’est pas hyper important à anticiper. Le mieux est de s’entraîner sur des petites choses dont l’enjeu est moindre.

Peu à peu, ce relâchement ouvre l’horizon. Nous nous rendons compte que beaucoup de choses ne sont pas graves. Nous nous rendons compte de ce que nous avons déjà en nous, autour de nous. Nous nous rendons compte que notre énergie est mieux utilisée, que nous sommes plus souriants, plus ouverts, plus présents. Et nous constatons que la vie nous envoie des cadeaux, des bonnes surprises et de quoi nous rendre confiant de façon générale. Encore faut-il la laisser faire 🙂

Il y a sans doute bien d’autres « recettes » ou pistes de réflexion pour nous permettre de commencer à vivre au lieu d’attendre on ne sait quoi… Mais ces deux points semblent fondamentaux pour changer notre façon de vivre notre vie !

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