Dans notre société, nous sommes souvent interrogées ou sollicitées pour exprimer nos buts, nos objectifs ou nos projets.
Nous devons nous positionner. Nous devons avoir un avis. Nous devons faire des choix.
Nous avons à affirmer notre place.
Il arrive toutefois que cela soit difficile. Autant nous savons ce que nous ne voulons plus car nous avons testé, expérimenté et avons donc un avis.
Autant, lorsque nous ne maitrisons pas les choses, que nous sommes face à l’inconnu ; donner une opinion ou affirmer un choix reste énigmatique (voire impossible).
Alors nous nous racontons des histoires. Nous bricolons avec notre inconfort.
C’est de la faute de Machin. C’est à cause de la pleine lune. C’est la loi des séries. C’est le changement de saison. C’est la crise sanitaire. Etc.
Que se passe lorsque nous faisons cela ?
Nous essayons d’échapper à quelque chose.
Et bien souvent, c’est à une peur.
Personne n’aime ressentir de la peur.
Et bien qu’elle ait une utilité (elle nous alerte), nous préférons éviter de la ressentir tapie au fond de nous.
Trop flippante. Trop envahissante. Trop déstabilisante…
Nos peurs doivent rester à distance.
Pourtant, nos difficultés à avancer ou à nous positionner, nos hésitations à faire des choix ou à prendre telle ou telle initiative,
viennent de ce à quoi nous souhaitons le plus échapper.
Mais nous n’en sommes pas conscients.
Nous ne choisissons pas car nous avons peur de nous tromper.
Nous sommes tout le temps en action car nous avons peur de l’ennui.
Nous voyons du monde chaque soir et chaque week-end car nous avons peur de la solitude ou ressentons de l’inconfort à être avec nous-même.
Nous démultiplions les relations car nous avons peur de souffrir en nous engageant avec quelqu’un.
Nous ne progressons pas dans l’entreprise parce que nous n’avons pas assez confiance en nous, nous avons peur de l’échec, du jugement ou de décevoir.
Nous nous épuisons parce que nous avons peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres.
Bref, nous sommes guidées par nos peurs…
Nous construisons nos vies sur la peur.
Nous nous adaptons à nos peurs pour ne pas qu’elles nous envahissent.
Et en faisant cela, en essayant d’échapper à nos peurs, nous nous empêchons de vivre dans la joie.
Dans la pure joie de nos vrais besoins et envies.
Qui nécessitent d’avoir le courage d’aller au delà de nos peurs.
Qui nécessitent d’apprendre à dire non, à nous affirmer, à poser des limites aux autres.
Qui amènent parfois à susciter de la colère chez l’autre, de la déception, de la frustration… Toutes ces émotions que nous n’aimons pas déclencher chez les autres.
Qui nous obligent à la plus grande authenticité avec nous-même.
Ce à quoi nous essayons d’échapper est bien souvent ce que nous devons dépasser pour être pleinement heureuse.
C’est comme une grosse porte moyenâgeuse en bois qui bloque et que nous devons pousser de toutes nos forces pour découvrir derrière un jardin calme, rempli de fleurs et de petits animaux enchantés (non non je ne reviens pas de chez Disney !!).
Arrêtons de penser que nous ne pourrons jamais pousser cette porte.
Arrêtons de penser que ce jardin n’est pas pour nous.
Nous pouvons tout faire !
Mais avant cela, regardons-nous avec amour dans le miroir pour nous demander quelle peur nous retient…
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