« C’est dans le besoin qu’on reconnait ses vrais amis »
Proverbe qui donne à réfléchir non ?
Deux idées me viennent en le lisant (ou le relisant) :
1/ Opération ménage de printemps
D’abord ce phénomène récurrent que j’observe dans mes accompagnements longs : quand une personne s’engage dans un travail thérapeutique, elle évolue, elle bouge, elle se transforme semaine après semaine.
Conséquence ?
Son cercle d’amis – ou plus largement ses relations – aussi.
C’est logique quand on y pense.
Elle n’accepte plus certains comportements ou fonctionnements. Elle ne « joue » plus aux jeux psychologiques d’avant. Elle a cassé la chaine et ainsi, ce qui ne correspond plus à « l’ancien », semble inintéressant, maltraitant, insipide, inacceptable, etc.
Un grand ménage relationnel s’engage alors. Parfois avec peur, tristesse et désarroi. Puis peu à peu, le soulagement apparait, l’apaisement et l’allègement avec.
Bien sûr ce n’est pas un processus linéaire. Il arrive que l’on tâtonne, qu’on hésite, qu’on résiste, qu’on retienne. Après tout, on a vécu tellement avec cette amie d’enfance. Et puis, après deux ou trois soirées insatisfaisantes, frustrantes… on prend de la distance. Comme une évidence.
Le besoin à ce moment-là, est surtout celui d’être aligné. Soi-même et avec les autres.
Nos amis sont amenés à évoluer. Ceux qui restent (les « vrais » selon le proverbe) sont peut-être ceux qui évoluent eux aussi, à côté de nous ? Ceux qui accompagnent, guident, avancent, se transforment selon la même envie ?
Ce n’est pas évident de rester en phase pendant cinq ou dix de relation. Mais quand c’est le cas, c’est que le lien a traversé le temps avec bienveillance et écoute, autour de valeurs communes et d’une vision de la vie qui continue de se rejoindre.
2/ Quand tout va bien, tout va bien…
C’est la deuxième pensée qui me vient à propos du proverbe !
J’aime bien le dire comme ça d’ailleurs « Quand tout va bien, tout va bien ».
Sous entendu, quand ça commence à ne plus aller, effectivement ça ne va plus.
Heureusement ce n’est pas une fatalité ! (Voir 1).
Toutefois, chacun d’entre nous peut en témoigner : quand on a eu à traverser de gros changements ou des coups durs, le cercle relationnel a rétréci au lavage.
A croire que nous ne sommes que des parties et non des « tout ».
Juste le bon pote de soirée. Juste la copine de running. Juste l’amie d’enfance. Juste l’ancien collègue.
Parce que lorsque nous ne sommes plus que « le bon pote de soirée » ou « la copine de running » et que nous vivons des moments douloureux ou même simplement parfois des évolutions (bébé, nouveau travail, déménagement, etc.), quelque chose ne suit pas.
Dommage.
C’est comme si l’autre ne pouvait pas gérer ces situations. Comme si cela n’était pas dans ses cordes. Comme si c’était hors cadre.
Soit.
C’est ainsi.
Que faire d’autre à part accueillir l’idée que nos relations soient parfois assez circonscrites.
Et puis, la définition de « vrais amis » n’est-elle pas subjective finalement ?
Certains y mettront des notions telles que la confiance, la fidélité, l’écoute, le non jugement.
D’autres, la présence, le soutien, le rire.
Bon exercice que celui de se demander ce que cela signifie pour soi non ?
Allez ! Vous avez 2h 🙂
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