La frustration : et si elle avait quelque chose à nous apprendre ?

La frustration : et si elle avait quelque chose à nous apprendre ?

La frustration… Ce sentiment inconfortable au possible, que l’on connaît toutes !

On pourrait la décrire ainsi : un mélange d’impatience, de colère sourde, de découragement parfois, qui nous serre le ventre quand les choses ne vont pas comme on voudrait.

Ca vous parle ? Un projet qui n’avance pas, une relation qui ne répond pas à nos attentes, un désir dévastateur non assouvi, un besoin personnel qui reste insatisfait.

Quand la frustration prend toute la place

D’un point de vue émotionnel, elle se traduit par de l’agacement, de l’impatience, de l’irritabilité ou un sentiment d’injustice.

Dans le corps, cela peut devenir de l’agitation, une boule dans la gorge, une pression dans la poitrine, des tensions dans les mâchoires, les épaules ou le ventre.

Et dans la tête, c’est souvent la tempête mentale : des pensées qui ruminent, des jugements sévères envers soi ou les autres, des scénarios répétitifs, des interprétations erronées.

Pourquoi tant de manifestations ?

Parce que la frustration naît souvent d’un écart entre ce que je voudrais et ce qui est.

Alors nous luttons : nous voulons contrôler, accélérer, obtenir. Nous essayons de toutes nos forces de ne pas sentir, de mettre à distance mais cette résistance nous épuise.

Ce qui nous assaille, persiste.

Et si on arrêtait de lutter ?

La vérité c’est que la frustration n’est pas notre ennemie. Dur à croire non ?

Elle nous signale avant tout quelque chose : un besoin, une limite, une envie forte.

Elle nous invite à ralentir (ce qui est contre-intuitif !), à écouter ce qui se passe à l’intérieur.

Pourquoi ? Parce qu’elle a besoin d’un espace où être, où exister pour ce qu’elle est.

Quelques pistes « en cas d’urgence » :

• Respirer profondément : posez une main sur votre ventre, inspirez par le nez en gonflant doucement l’abdomen, expirez lentement par la bouche. A répéter au moins 3 fois pour sentir l’apaisement arriver.

• Bouger le corps : marcher, sauter sur place, étirer les bras vers le ciel, secouer les mains, les épaules, bailler volontairement. Ces gestes simples libèrent les tensions accumulées. Comme un RESET.

• Nommer ou écrire l’émotion : se dire intérieurement « Je me sens frustrée », sans jugement. Mettre un mot réduit l’intensité. Reconnaitre, c’est déjà s’ouvrir à la réalité objective des choses.

• Accueillir le temps : parfois, rien ne se passe tout de suite. Patienter, c’est aussi cultiver la confiance que les choses mûrissent en arrière-plan et que ce temps qui sonne comme une sensation insupportable, peut aussi être un processus avec des étapes… tout simplement.

Ce que l’on découvre en lâchant

Quand on accepte enfin de ne pas tout maîtriser (oui oui c’est possible !), un apaisement apparaît.

La frustration peut alors devenir une véritable alliée : elle révèle nos désirs profonds, elle nous apprend la patience, elle renforce notre capacité d’adaptation.

On découvre aussi que derrière elle, il y a souvent un besoin de sécurité, de reconnaissance ou de liberté.

La « solution » est à l’intérieur (et non à l’extérieur), comme je l’écris souvent ici.

En écoutant notre frustration, on se reconnecte à soi. On apprend à mieux se connaître, à distinguer nos vrais élans de nos caprices passagers. Et surtout, on s’offre de la douceur dans des moments où, souvent, on a tendance à se juger durement.

La prochaine fois que la frustration pointera le bout de son nez, souvenez-vous : elle n’est pas là pour vous enfermer, mais pour vous ouvrir une porte vers plus de clarté et de conscience de vous-même.

Pas toujours facile je vous l’accorde. Mais tellement intéressant à explorer (finalement) !